Sage-Homme de Jennifer Devoldere, une ode à la vie réjouissante

Portée par la complicité de son duo, la nouvelle comédie de la réalisatrice plonge dans le milieu hospitalier et dans le quotidien des sages-femmes avec beaucoup de précision et d’intelligence.

Bande annonce de Sage-Homme de Jennifer Devoldere / Credit : Warner Bros

Douze ans après son dernier long métrage (Et soudain, tout le monde me manque), Jennifer Devoldere est de retour au cinéma avec Sage-Homme, une comédie dramatique qui explore entre autres le quotidien hospitalier des sages-femmes. Après avoir raté pour la deuxième fois le concours d’entrée en médecine, Léopold (Melvil Boomer) décide d’intégrer l’école de sages-femmes, dans l’optique de bifurquer en médecine plus tard. Seul homme de sa promotion, il fait la connaissance de Nathalie (Karin Viard), sage femme aguerrie, qui va être en charge de sa formation.

Un feel-good movie

Dès les premières minutes, le dénouement de l’histoire semble assez simple et attendu : un jeune homme peu passionné par la maïeutique va finalement y trouver de l’intérêt. Porté par l’interprétation et la complicité de ses deux interprètes principaux –  Karin Viard débordante d’énergie et Melvil Boomer, très touchant dans son premier rôle au cinéma – Sage-Homme serait alors une comédie efficace et bien exécutée. Mais le film va bien plus loin que ça, et l’histoire personnelle de Léopold semble au final ne servir que de prétexte.

Karin Viard débordante d’énergie et Melvil Boomer, très touchant dans son premier rôle au cinéma / Crédit : Warner Bros

À la découverte des sages-femmes

Le vrai sujet du film, c’est les femmes, et en particulier les sages-femmes et les femmes enceintes. De manière très intelligente, Sage-Homme dresse un brillant plaidoyer pour la condition des sages-femmes, démontrant à qui pouvait en douter, à quel point leur travail est essentiel et exigeant, et dénonçant en même temps, le manque de considération à leur égard. Le film traite aussi des stéréotypes de genre présents dans notre société, à travers l’histoire de cet homme engagé dans une profession ultra-féminisée et qui doit faire face à ses propres idées reçues et à celle de son entourage. 

Le vrai sujet du film, c’est les femmes, et en particulier les sages-femmes et les femmes enceintes / Credit : Warner Bros

À la limite du documentaire

Sage-Homme est traversé par une volonté d’être au plus proche du réel. La réalisatrice et son équipe ont d’ailleurs réalisé un stage hospitalier pour pouvoir mieux découvrir ce milieu, avant la covid. Et certains des acteurs secondaires sont de véritables sages-femmes et soignantes. Grâce à ce côté presque documentaire, le film illustre aussi l’expérience si particulière d’un accouchement en montrant l’importance de l’écoute et l’accompagnement des femmes à ce moment-là, dans des scènes à la fois très graphiques et réalistes mais nécessaires pour bien traiter le sujet. C’est ce mélange de fiction et de documentaire qui fait de Sage-Homme un film aussi vivant et réjouissant.

Sage-Homme est traversé par une volonté d’être au plus proche du réel. / Credit : Warner Bros

Qui est Jennifer Devoldere ? 

Après deux courts métrages (en 1997 et 2006), Jennifer Devoldere, réalisatrice et scénariste française, fait ses débuts au cinéma en 2009 avec son premier long métrage Jusqu’à toi, une comédie romantique avec Mélanie Laurent dans le rôle principal. Son second long-métrage Et soudain, tout le monde me manque, toujours avec Mélanie Laurent, sort en 2011. Il faudra attendre 12 ans avant de la retrouver derrière la caméra au cinéma. D’abord avec Zodi et Téhu, frères du désert, en février 2023, dont elle a coécrit le scénario avec Éric Barbier ; et puis depuis le 15 mars avec Sage-Homme, son troisième long métrage. 

SAGE-HOMME, un film de Jennifer Devoldere avec Melvil Boomer et Karin Viard. Au cinéma depuis le 15 mars.

>>> Lire aussi : WOMEN TALKING DE SARAH POLLEY, UN GRAND FILM SUR LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES