Une enfance entre l’Iran et la France.
Si vous avez lu, ou vu, Persepolis, l’enfance de Marjane Satrapi n’a probablement plus beaucoup de secrets pour vous. Elle est née en 1969 en Iran et a 10 ans lorsque la révolution iranienne éclate. Sa famille partageait les idées des partis progressistes et ils ont beaucoup manifesté contre l’arrivée au pouvoir des islamistes. À l’âge de 14 ans, Marjane Satrapi est envoyée dans le lycée français de Vienne en Autriche. Elle retournera en Iran à l’âge de 18 ans pour obtenir un diplôme en communication visuelle, puis intégrera l’École supérieure des arts graphiques de Strasbourg en 1994.
Marjane Satrapi : auteure de bande dessinée.
En 1995, Marjane Satrapi rejoint l’atelier des Vosges : un groupe d’auteurs de bande dessinés qui travaillent ensemble à Place des Vosges, à Paris. C’est là qu’elle se passionne pour la bande dessinée et c’est ce qui donnera naissance à son œuvre phare : Persepolis. De 2000 à 2003, elle publie les quatres tomes de cette bande dessinée autobiographique. Avec ses dessins réalisés en noir et blanc et sa plume travaillée, Marjane Satrapi livre un véritable témoigage historique à travers son parcours d’exilée. Ses BD sont un véritable succès critique et commercial, en France comme à l’international. Elle publie ensuite Broderies (2003) et Poulet aux prunes (2004), qui raconte l’histoire d’un musicien qui perd goût à la vie après avoir cassé son violon, et qui va s’abandonner à ses pensées. Les deux ouvrages ont été primés au Festival de la bande dessinée d’Angoulême.
Marjane Satrapi, réalisatrice.
En 2007, Marjane Satrapi explique avoir “besoin de nouveauté”. Elle se dirige alors vers le cinéma en adaptant sa bande-dessinée Persepolis. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous. CE premier film, co-réalisé avec Vincent Paronnaud, reçoit le Prix du Jury à Cannes, mais aussi le César de la meilleure adaptation et du meilleur premier film Quatre ans plus tard, le duo renouvelle cette expérience et adapte cette fois-ci Poulet aux prunes, avec au casting Mathieu Amalric et Golshifteh Farahani.
En 2013, La Bande des Jotas, une comédie policière loufoque, sort au cinéma. Pour ce premier film réalisé en solo, elle est également la scénariste et l’actrice principale. Mais le film a dû mal à trouver son public et l’année suivante, la réalisatrice retente l’expérience avec The Voices, une délicieuse comédie horrifique.
Enfin, l’année 2020 marque son grand retour à l’œuvre biographique. Elle réalise Radioactive, le très bon biopic sur Marie Curie avec Rosamund Pike dans le rôle principale.
Marjane Satrapi, peintre de femmes.
Après la bande dessinée et le cinéma, Marjane Satrapi s’attaque à la peinture. Même si elle dessine depuis l’enfance, c’est en 2013 qu’elle expose pour la première fois ses toiles à Paris. Pour elle, comme le cinéma et la bande dessinée, la peinture est un moyen de raconter une histoire et d’offrir une représentation de la réalité. Dans ses œuvres, elle fait le choix de ne peindre que des femmes, qu’elle qualifie de “féroces” et “combatives”. Elle veut ainsi garder une trace des femmes de son enfance en Iran, forcées de se battre pour leurs droits et libertés. Autres caractéristiques de ses œuvres : une palette de couleur explosive et des influences pop art. En 2020, elle expose une nouvelle fois ses tableaux à Paris dans l’exposition Femme ou rien. La même année, elle est mandatée par le Ministère de la Culture pour peindre un triptyque pour les Jeux Olympique de Paris 2024.