Du 24 mars au 2 avril 2023 s’est tenu à Créteil le 45ème Festival International de Films de Femmes (ou FIFF pour les intimes). Au programme de cette année : des avant-premières, des courts métrages, des masterclass et des rétrospectives. Retour sur les films qui ont marqué cette édition, et que vous pourrez découvrir en salle dans quelques semaines.
SOMMAIRE :
My Love Affair with Mariage de Signe Baumane
Trenque Lauquen de Laura Citarella
Huesera de Michelle Garza Cervera
Fifi de Jeanne Aslan et Paul Saintillan
Règle 34 de Júlia Murat
Les courts métrages
Et maintenant ?
Les longs métrages de fiction
- My Love Affair with Mariage de Signe Baumane (Au cinéma le 7 juin)
Avec My Love Affair with Mariage, la réalisatrice et illustratrice lettonienne Signe Baumane décortique toutes les injonctions qui pèsent sur les femmes depuis la petite enfance, signant alors une œuvre à la fois hautement personnelle et universelle. Rempli d’humour, de vérités et de chansons, le film propose une réflexion féministe et nécessaire sur nos sociétés patriarcales et sur l’impact de l’éducation sur la construction de l’individu.e.
À VOIR SI : À VOIR TOUT COURT. Mais on en reparlera au moment de sa sortie, au cinéma le 7 juin.
- Trenque Lauquen de Laura Citarella : Grand Prix du Jury (Au cinéma le 3 mai)
Grand Prix du Jury de la compétition fiction, Trenque Lauquen est une épopée à travers la ville du même nom, située dans la province de Buenos Aires en Argentine. En un peu plus de quatre heures et en deux parties, Laura Citarella, la réalisatrice dessine une cartographie d’un territoire, des individu.es et légendes qui l’habitent.
L’histoire commence avec la disparition de Laura, recherchée par deux hommes qui essaient de comprendre ce qui lui est arrivé. À la manière d’un puzzle, le film nous dévoile les différents secrets de Laura, mais aussi de la ville de Trenque Lauquen.
En mêlant les genres (de la romance, au policier en passant par la science-fiction), l’œuvre romanesque de Laura Citarella parvient à maintenir notre attention, notamment grâce à une musique hypnotisante et une interprète principale attachante.
Malgré quelques longueurs, le film déroule lentement son fil et explore différentes légendes, tout en laissant une grande place à l’interprétation des spectateurs et spectatrices. Tout comme la ville de Trenque Lauquen, le film se termine en conservant un certain mystère. Le film sort en salle le 3 mai.
À VOIR SI … vous aimez les récits romanesques, les énigmes et les récits poétiques.
- Huesera de Michelle Garza Cervera (Prochainement sur Shadowz)
Valeria et Raùl rêvent d’avoir un enfant, et quand ce rêve devient réalité, ils sont aux anges. Mais les choses se compliquent quand Valeria commence à voir et ressentir des choses inquiétantes, jusqu’à être persuadée qu’elle est possédée par une force maléfique.
Parfaitement maîtrisé et inquiétant de bout en bout, Huesera de Michelle Gaza Cervera, réalisatrice mexicaine, porte à l’écran une nouvelle représentation de la grossesse et la maternité à l’écran. Offrant à Natalia Soliàn son premier grand rôle, le film dresse le portrait d’une femme qui ne s’épanouit pas grâce à la maternité. Huesera sera prochainement disponible sur Shadowz (et on aura aussi l’occasion d’en reparler)
À VOIR SI … vous aimez les films d’horreur inventif et surnaturel.
- Fifi de Jeanne Aslan et Paul Saintillan – Prix du public (Au cinéma le 14 juin)
Lauréat du prix du public au festival, Fifi est le premier film de fiction de Jeanne Aslan et Paul Saintillan. Le temps d’un été, Sophie (surnommée Fifi) quitte son HLM et sa famille chaotique pour s’installer en secret dans la maison d’une de ses amies partie en vacances. Elle fait alors la connaissance de Stéphane, fils de la famille et jeune étudiant un peu perdu, venu prendre quelques semaines de repos dans la maison familiale.
Malgré les prestations impeccables des deux interprètes principaux (Céleste Brunnquell et Quentin Dolmaire) et sa juste représentation du passage de l’adolescence au monde des adultes (avec tous les questionnements que cela engendre) Fifi peine à proposer véritablement quelque chose de nouveau sur le terrain du teen movie. On notera quand même une grande bienveillance dans l’écriture des personnages, qui parviennent à rendre le film attachant. À découvrir en salle le 14 juin.
À VOIR SI… vous aimez les comédies sociales et les récits initiatiques.
- Règle 34 de Júlia Murat (Au cinéma le 7 juin)
Le jour, Simone est étudiante en droit, engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. La nuit, elle est cam-girl et explore petit à petit ses fantasmes masochistes.
Avec son troisième long métrage, la réalisatrice brésilienne Júlia Murat questionne les mécanismes de dominations présents dans nos sociétés ainsi que la complexité des liens qui peuvent exister entre violence et sexualité. Notre sexualité doit-elle s’aligner avec nos idéaux ? Des rapports de domination entre les individus peuvent-ils persister en dehors du schéma d’oppression patriarcale ?
De manière très intense et avec des scènes assez graphiques, Règle 34 nous invite à repenser notre rapport au désir, à la sexualité, aux normes et à la violence, sans forcément apporter de réponses précises.
À VOIR SI… Vous aimez les œuvres intenses et cérébrales, qui questionnent les normes de notre société et que vous n’avez pas froid aux yeux.
Les courts métrages de fiction
- Finn’s Heel de Cato Kusters
Un court métrage belge de 18 minutes qui explore la relation d’amitié entre deux jeunes adolescents, et offre une représentation d’une sensibilité masculine, rarement visible à l’écran.
- My Girl Friend de Kawthar Younis
Un court métrage égyptien, qui pendant 17 minutes offre à un protagoniste masculin la possibilité de se glisser dans la peau d’une femme. Une transformation, qui offre plusieurs lectures et qui permet de prendre conscience des pressions vécues par les femmes au quotidien.
- Safety Matches de Pauline Bailay
Un court métrage français de 18 minutes qui joue avec l’absurde et les stéréotypes de genre, le temps d’une enquête policière dans laquelle les détectives font face à de nombreux cambriolages de porte en bois.
Et maintenant ?
Le FIFF n’est pas encore terminé. Il se poursuit dans différents cinémas parisiens jusqu’au 21 juin et vous propose de (re)découvrir des incontournables réalisés par des femmes, dont l’excellent Outrage d’Ida Lupino, qui sera projeté le 27 avril au Cinéma Saint André des Arts dans le 6ème arrondissement. Vous pouvez retrouver toute la programmation ici.
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