« Quand tu seras grand » remet l’humain au centre de toutes les préoccupations

Le nouveau film d’Andréa Bescond et Éric Metayer, est une œuvre humaniste qui met en avant des personnalités attachantes, interprétées par des acteurs et actrices talentueux. 

Crédit : Ad Vitam Distribution

Aude est animatrice dans une école primaire. Yannick est aide-soignant dans une maison de retraite. Chacun fait de son mieux pour s’occuper des êtres humains qui leur ont été confiés, avec les moyens du bord. Quand la cantine scolaire est en travaux, les enfants sont obligés d’aller manger à la maison de retraite. Ils vont alors faire la rencontre des résidents, bouleversant leur quotidien mais aussi celui de leurs accompagnateurs. 

Au premier regard, Quand tu seras grand se rapproche des nombreuses comédies intergénérationnelles qui sont apparues sur nos écrans ces derniers temps (Les Petites Victoires de Mélanie Auffret ou encore Un petit miracle de Sophie Boudre). Mais assez rapidement, le film se défait de son carcan comique pour mieux délivrer son message

Quand la cantine scolaire est en travaux, les enfants sont obligés d’aller manger à la maison de retraite. / Crédit : LES FILMS DU KIOSQUE – Renaud KONOPNICKI

Raconter la vérité

Cinq ans après Les Chatouilles, Andréa Bescond et Éric Métayer poursuivent leur réhabilitation des oublié.es de la société, en se concentrant cette fois-ci à la fois sur les personnes âgées et les enfants, mais aussi sur le personnel des maisons de retraite faisant face à un manque de moyen important.

Ancré dans son époque, le film n’évite pas d’aborder des problématiques plus politiques (notamment avec le personnage du directeur d’EPHAD, incarné par le réalisateur Éric Métayer) mais le fait avec beaucoup de nuance et de subtilité, ne sacrifiant jamais son scénario. 

Ancré dans son époque, le film n’évite pas d’aborder des problématiques plus politiques / Crédit : LES FILMS DU KIOSQUE – Renaud KONOPNICKI

Quand tu seras grand cherche à raconter une vérité mais le fait à l’aide d’un scénario de fiction qui cherche avant tout à raconter l’histoire des humains (soignant.es, retraité.es, mais aussi les enfants) qui évoluent au cœur de cette maison de retraite.

Certains pourraient reprocher au film ce côté trop scénarisé et ses digressions dramatiques mais c’est justement sa force : placer l’humain au centre, et le faire primer sur les considérations politiques. Quand tu seras grand n’est pas un film politique, c’est un film humaniste. 

Nous ne voulions ni faire un film politique, qui aurait peut-être été plus proche de la réalité,ni tomber dans la mièvrerie. On a choisi une voie médiane : la vérité nous semblait être dans ce juste milieu” explique Éric Métayer. “Le film fait souvent allusion aux carences du système mais l’implication des soignants l’emporte” complète Andréa Bescond.  

Éric Métayer et Andréa Bescond

Avec une force émotionnelle

Andréa Bescond et Éric Métayer n’oublient pas la dimension émotionnelle de leur sujet et décident alors de se concentrer sur des personnalités. Quand tu seras grand est l’histoire de Brieuc, petit garçon délaissé affectivement par ses parents trop occupés par leur vie professionnelle. C’est l’histoire de Marguerite, résidente de l’EHPAD, passionnée de musique et que ses enfants ne viennent plus voir. C’est l’histoire de Gigi et Yvon, couple de retraité.es que rien ne peut séparer…

À l’aide de leur scénario et de leur caméra, Andréa Bescond et Éric Métayer s’évertuent à humaniser chacun de leurs personnages, des figures principales aux personnages secondaires. 

Andréa Bescond et Éric Métayer s’évertuent à humaniser chacun de leurs personnages, des figures principales aux personnages secondaires. / Crédit : LES FILMS DU KIOSQUE – Renaud KONOPNICKI

Ces gens qui remplissent les EHPAD ont eu un métier, ils ont une vie, une histoire, ce ne sont pas simplement des vieux qu’on ramène dans leur chambre ! Et c’est la même chose pour les enfants.

Andréa Bescond

La fougue et la sensibilité du duo à la réalisation apparaissent alors lors de merveilleuses séquences dansantes et musicales, qui semblent presque sorties d’un rêve et qui offrent aux protagonistes, et aux spectateur.ices, une bouffée d’air frais bienvenue. Quand tu seras grand est un portrait humaniste de notre société, porté par les interprétations émouvantes et justes de Vincent Macaigne, Aïssa Maïga et Christian Sinniger. 

Qui sont Andréa Bescond et Éric Métayer ?

Andréa Bescond est danseuse, réalisatrice, comédienne, metteuse en scène, scénariste et autrice. Éric Métayer est metteur en scène, comédien, scénariste et réalisateur. Ensemble, ils réalisent leur premier film Les Chatouilles en 2018, adapté de la pièce éponyme déjà mise en scène et écrite par eux deux. En 2019, ils mettent en scène une nouvelle pièce, Déglutis, ça ira mieux, qui explore la relation compliquée entre une mère et sa fille. En 2022, ils réalisent le téléfilm À la folie, qui raconte l’histoire d’une femme sous l’emprise d’un pervers narcissique et qui rencontre un franc succès. Quand tu seras grand est leur troisième long métrage. 

QUAND TU SERAS GRAND, un film d’Andréa Bescond et Éric Métayer, avec Vincent Macaigne, Aïssa Maïga et Christian Sinniger. Au cinéma le 26 avril.

>>> Lire aussi : DALVA D’EMMANUELLE NICOT, UN PORTRAIT PLEIN D’ESPOIR