Cannes 2024 : 10 réalisatrices qui vont nous faire chavirer

Le retour (très certainement sanglant) de Coralie Fargeat, les premiers longs des actrices-devenues-réalisatrices Ariane Labed et Laetitia Dosch, la découverte de nouvelles jeunes cinéastes venues des quatre coins du monde… 

The Substance de Coralie Fargeat

Elles sont peut-être (encore une fois) sous représentées dans cette 77ème édition du Festival de Cannes (avec seulement 29% de réalisatrices, toutes sélections confondues selon Le Collectif 50/50), mais les projets que ces dix cinéastes dévoileront cette année à Cannes (avant qu’on puisse à notre tour les admirer dans les salles obscures) sont intrigants, alléchants et plein de promesses. 

The Substance de Coralie Fargeat (En Compétition)

À l’image de son premier long métrage – le radical et jouissif Revenge, dans lequel une femme se lance à la poursuite de ses agresseurs dans des séquences gores et grandioses – The Substance s’annonce mémorable. Casting de rêve (Margaret Qualley et Demi Moore) et pitch futuriste (un produit miracle générant “une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite”) sont au programme de ce body horror féministe qui – on l’imagine – traitera en creux de l’agisme de notre société. S’il fallait décerner une Palme d’or du film qu’on attend le plus, elle serait sans aucun doute pour Coralie Fargeat

Diamant Brut d’Agathe Riedinger (En Compétition)

Un premier film en Compétition Officielle à Cannes ? C’est assez rare pour que cela attise notre curiosité. D’autant que le premier long métrage de la Française Agathe Riedinger a un synopsis alléchant, rempli de paillettes et de belles promesses : Liane, jeune adolescente de 19 ans, candidate pour une émission de téléréalité, dans l’espoir d’assouvir ses désirs de reconnaissance et de célébrité. Après s’être dévoilé dans des premières images intrigantes, ce coming of age qui s’annonce aussi glamour que tragique viendra illuminer les salles françaises le 9 octobre. Encore un peu de patience donc. 

Animale d’Emma Benestan (La Semaine de la critique)

On ne change pas une équipe qui gagne ? C’est le pari que prend Emma Benestan car trois ans après le tendre Fragile, elle s’associe à nouveau avec l’impressionnante Oulaya Amamra (Divertimento, Divines). Mais attention, ne vous attendez pas à un Fragile 2.0 : selon les premières infos récoltés sur Animale, le second long métrage de la cinéaste franco-algérienne, on aurait plutôt affaire à un film à la croisée des genres, entre le western, le drame et le fantastique, dans lequel un village camarguais est pris de panique après une série de disparitions soudaines. Un projet réjouissant, attendu au cinéma le 6 novembre. 

Le Procès du chien de Laetitia Dosch (Un certain regard)

Difficile de ne pas penser à Anatomie d’une chute avec ce nouveau film qui réunit deux des choses qui ont passionné le monde entier dans la Palme d’Or 2023 : le procès (Sandra coupable ou innocente ?) et le chien. Pourtant le premier long métrage de Laetitia Dosch (révélation de Jeune Femme) promet d’être très différent – mais tout aussi dément. Avec son casting XXL (Laetitia Dosch elle-même, François Damiens, Anne Dorval, Pierre Deladonchamps ou encore Jean-Pascal Zadi), Le procès du chien raconte l’histoire d’une avocate bien déterminée à éviter à son client à poil la peine capitale. Le verdict sera à découvrir dans les salles françaises le 11 septembre. 

Les Femmes au balcon de Noémie Merlant (Séances de minuit)

Deux longs métrages réalisés et deux passages au Festival de Cannes pour l’actrice et réalisatrice Noémie Merlant. Après le solaire Mi Iubita, mon amour en 2021, elle revient sur la Croisette avec un projet complètement différent : Les Femmes au balcon. Projeté en Séance de Minuit, cette comédie sanglante et féministe suit l’histoire de trois colocs captivées par leur voisin d’en face et qui se retrouvent soudainement au coeur d’une mystérieuse affaire. Au casting de ce film co-écrit avec Céline Sciamma (Portrait d’une jeune fille en feu) : Noémie Merlant elle-même et Souheila Yacoub (Dune : Deuxième partie, Entre les vagues). 

Mi Bestia de Camila Beltran (l’ACID)

Après Tiger Stripes, l’étonnant teen movie teinté de body horror de la Malaisienne Amanda Nell Eu récompensé à La Semaine de la Critique en 2023, c’est au tour de l’ACID (sélection parallèle dédié au cinéma indépendant) d’accueillir un premier long métrage féroce : Mi Bestia de la réalisatrice colombienne Camila Beltran. Présenté par le média Cineuropa comme un croisement entre « Carrie de Brian De Palma et La Niña santa de Lucrecia Martel », ce coming of age mêle film de monstre et récit catastrophe pour raconter l’histoire de la transformation d’une adolescente dans un village paralysé par une légende urbaine annonçant la venue du diable. 

September Says d’Ariane Labed (Un certain regard)

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, l’actrice franco-grecque révélée dans Fidelio de Lucie Borleteau s’exile dans la campagne anglaise et s’inspire du roman gothique Soeurs de Daisy Johnson. Derrière son synopsis officiel elliptique (“Deux sœurs nées à dix mois d’intervalle s’installent à la campagne avec leur mère bipolaire”) se dissimule en réalité un récit complexe, dressant le portrait de liens sororales toxiques et intenses, mis à mal à l’épreuve de l’adolescence. 

Santosh de Sandhya Suri (Un certain regard)

La sororité semble aussi au cœur du premier long métrage de fiction de la réalisatrice indienne Sandhya Suri. Dans Santosh, elle raconte l’histoire d’une jeune veuve qui hérite du poste d’agent de police de son mari et se retrouve chargée d’élucider un homicide sordide, avant de nouer un lien particulier avec une autre inspectrice. Un thriller sondant les affres de la société patriarcale indienne, ça vous dit ? 

Desert of Namibia de Yoko Yamanaka (Quinzaine des cinéastes)

À seulement 27 ans, la Japonaise Yoko Yamanaka signe déjà son deuxième long métrage : Desert of Namibia, sélectionné à la Quinzaine des cinéastes. C’est un portrait prometteur et électrique de la jeune génération que la réalisatrice semble nous proposer ici, en suivant le quotidien d’une jeune femme bipolaire au bord du burn out. « Une mise en scène très physique portée par une actrice extraordinaire » tease la sélection avant-gardiste dans un communiqué. Alléchant ! 

On Becoming a Guinea Fowl de Rungano Nyoni (Un certain regard)

Sept ans après la présentation de son puissant I’m Not a Witch à la Quinzaine des cinéastes, Rungano Nyoni revient sur la Croisette, en sélection Un Certain Regard cette fois. Troisième long métrage de la cinéaste zambienne, On Becoming A Guinea Fowl est présentée comme une comédie dramatique « sombre et vibrant[e] » dévoilant les secrets enfouis d’une famille de la classe moyenne. La première image dévoilée par le festival promet en tout cas une esthétique soignée. 

Mais aussi : Bird d’Andrea Arnold, La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy, All we imagine as light de Payal Kapadia, Apprendre de Claire Simon, Ma vie ma gueule de Sophie Fillières, Eat the Night de Caroline Poggi & Jonathan Vinel