« La vache qui chantait le futur » de Francisca Alegria, chant envoûtant

Le premier long métrage de la réalisatrice chilienne Francisca Alegria est une fable écologiste et féministe aussi prometteuse qu’envoûtante. À découvrir au cinéma à partir du 26 juillet.

Pour son premier long métrage, la réalisatrice chilienne Francisca Alegria fait un pari audacieux : celui de réaliser une fable écologique et féministe dans laquelle les frontières entre les espèces (humaines et animales) et les morts et les vivants s’effritent.   

Crédit : Jirafa films

Cécilia (parfaitement incarnée par l’actrice chilienne Léonor Varela) doit précipitamment quitter la ville pour retourner dans la ferme familiale dans le Sud du Chili. Alors que les catastrophes écologiques s’enchaînent, le fantôme de Magdalena (la magnétique Mia Maestro, aperçue dans la saga Twilight et la série Extrapolations), la mère de Cécilia décédée plusieurs décennies auparavant, réapparaît soudainement. 

Un premier film mystique et poétique

Aidé par la photographie d’Inti Briones et la bande originale de Pierre Desprats (le compositeur de la musique des films de Bertrand Mandico – Les Garçons Sauvages, After Blue et Connan), La Vache qui chantait le futur plonge ses spectateur.ices dans une ambiance envoûtante et mystique.

Crédit : Jirafa films

Une expérience particulièrement sensorielle qui permet au premier film de Francisca Allegra d’aborder des thématiques environnementales importantes. S’inspirant d’événements réels (comme un incident qui a eu lieu en 2017 dans le Sud du Chili engendrant la mort de nombreux poissons dans une rivière), le film dénonce le manque de considération de l’humain pour la nature et le monde animal. 

Mais c’est dans sa partie fantastique que le film est le plus réussi. À travers le retour du fantôme de Magdalena et sa confrontation avec ses proches, la réalisatrice dresse le portrait d’une femme qui se libère enfin du poids des conventions (de son mari, de la charge mentale et de son rôle de mère). 

Jirafa films

Maîtrisé et ambitieux, La Vache qui chantait le futur propose une réflexion sur le rôle que notre société réserve aux animaux et aux femmes (aux mères en particulier), urgeant ses spectateurs à une prise de conscience. Un premier film très prometteur

Un système de croyances est en train de s’effondrer et d’atteindre l’état d’agonie dans lequel se trouve notre Terre-mère depuis longtemps… Nous souffrons tous ensemble maintenant, et je souhaiterais que nous soyons plus conscients, plus empathiques et plus disposés à écouter

– Francisca Alegria dans sa note d’intention

Qui est Francisca Alegria ?

Née à Valparaiso dans le Sud du Chili, Francisca Alegria est doublement diplômée de réalisation à l’Université Catholique du Chili et à Columbia à New York. Elle réalise son premier court métrage And the whole sky fit in the dead cow’s eye (en français : Et tout le ciel tient dans l’œil de la vache morte) en 2016. Un premier court métrage qui contient déjà les prémices de son premier long : le retour d’un fantôme, porteur de nouvelles terrifiantes. Présenté en première mondiale au Sundance Film Festival, La Vache qui chantait le futur est le premier long métrage de la réalisatrice.

LA VACHE QUI CHANTAIT LE FUTUR. De Francisca Alegria, avec Léonor Varela et Mia Maestro, 1h38, en salle le 26 juillet.

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